Ce volume constitue le dernier volet d’une trilogie en l’honneur du professeur Jean-Marie Cauchies, membre de l’Académie royale de Belgique, professeur émérite à l’université Saint-Louis de Bruxelles, secrétaire général du Centre européen d’études bourguignonnes. Il a également été professeur à l’université catholique de Louvain. Pas moins de 45 contributions, rangées par ordre alphabétique des auteurs, honorent »Pour la singuliere affection qu’avons a luy« le spécialiste de la période bourguignonne, des Valois aux Habsbourg, et témoignent de ses questionnements riches et variés.

Deux mélanges, parus en 2016, ont rendu hommage à ses autres spécialités: l’histoire du Hainaut, dont il est originaire, dans un recueil de 28 articles intitulé »Hainaut. La terre et les hommes. Mélanges offerts à Jean-Marie Cauchies par Hannonia à l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire« (publiés sous la direction de Claude De Pauw, Philippe Desmette, Laurent Honnoré, Monique Maillard-Luypaert, Mons 2016) et l’histoire du droit et des institutions réunissant 22 contributions depuis le Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui sous le titre »Légiférer, gouverner et juger. Mélanges d’histoire du droit et des institutions (IXe–XXIe siècle) offerts à Jean-Marie Cauchies à l’occasion de ses 65 ans« (publiée sous la direction d’Éric Bousmar, Philippe Desmette, Nicolas Simon, Bruxelles 2016). C’est dans ce volume que l’on trouvera principalement ses itinéraires et les faits marquants de sa biographie, ainsi qu’une liste complète de ses publications jusqu’en 2016. Mais ce dernier volet n’est pas en reste et propose dans sa préface quelques éléments sur le praticien des institutions bourguignonnes.

Plusieurs contributions de ce volume portent sur des profils d’hommes auxquels Jean-Marie Cauchies s’est attaché au cours de ses recherches: agents du prince à l’échelle locale ou régionale, grands fonctionnaires bourguignons, membres de la haute noblesse, chevaliers de la Toison d’or (Bisschoff, Devaux, Ladero Quesada, Marchandisse et Schnerb, Morerod et Oguey, Paviot). La noblesse italienne est également présente (Chittolini).

Des articles concernent la figure du prince: Charles de Bourgogne (»le Hardi«, épithète qu’il préfère au »Téméraire«), Maximilien d’Autriche, Philippe le Beau, auquel il a consacré une biographie en 2003, Charles Quint (Bousmar, Depreter), ou encore Pierre le Cruel (Raynaud). Les princesses sont aussi à l’honneur (Contamine, Docquier).

D’autres acteurs rencontrés par Jean-Marie Cauchies dans ses recherches apparaissent dans quelques contributions, tels la ville – Bruges (Racine), Liège (Delville), Mulhouse (Kammerer), Anvers et Zierikzee en conflit au cours de la révolte flamande (Sicking), Dijon sur la dévotion privée de ses habitants (Tabbagh) – et l’Église – les sœurs soignantes des tiers ordres franciscains et dominicains (Delmaire), les Bourguignons et le droit de patronage (Van Peteghem), ou les trois à la fois, le prince, la ville, l’église, dans une étude de cas (Theurot). L’armée et la chose militaire sont évoquées dans quatre articles (Bragard, Hortal Muñoz, Masson, Verreycken), les institutions politiques avec l’exemple des assemblées représentatives dans l’article de Wim Blockmans.

Des contributions portent aussi sur les espaces: la Bourgogne »partie à la découverte de l’Espagne« (Dumont, Fagel); la Franche-Comté (Gresser, Theurot); les deux Bourgognes avec une étude sur la dénomination de leurs habitants (Delsalle); la Savoie (Demotz) et l’Empire (Delobette-Delsalle) au travers des relations qu’elles entretiennent avec la Bourgogne.

D’autres rendent hommage à Jean-Marie Cauchies à travers des sources diverses – il a publié plusieurs volumes de sources diplomatiques et vient d’achever l’édition des ordonnances de l’hôtel de Philippe le Beau – qui donnent à voir maints aspects de la période bourguignonne: les ordonnances (Yante), les sources narratives (Verbij-Schillings), les archives des assemblées d’États (Van Eeckenrode), les documents sur le Hainaut (Stein), les chansons politiques (Dumolyn et Haemers), les lettres de rémission et la littérature de fiction (Prevenier), le livre de chœur de Malines (Bousmar), les manuscrits enluminés des chroniques de Froissart (Raynaud), le registre aux reliefs de l’abbaye Saint-Wulmer de Boulogne (Clauzel), le Teuerdank (Noflatscher), le manuel d’histoire du jeune Philippe le Beau (Wijsman), la correspondance d’Érasme (Bierlaire) et une instruction à un ambassadeur (Demoulin).

Plusieurs contributions témoignent enfin de la diversité des voies de recherches prises par Jean-Marie Cauchies qui a abordé dans des articles Érasme (Bierlaire, p. 3, note 12), la peste (Bulst, p. 80, note 24) ou encore la maison de Bourgogne (Moeglin, p. 321, note 12).

Un dernier article ne fait pas partie du champ d’études de Jean-Marie Cauchies, mais regarde sa province: les vitraux du XVIe siècle (Vandem Bemdem).

Zitationsempfehlung/Pour citer cet article:

Valérie Bessey, Rezension von/compte rendu de: Paul Delsalle, Gilles Docquier, Alain Marchandisse, Bertrand Schnerb (dir.), Pour la singuliere affection qu’avons a luy. Études bourguignonnes offertes à Jean-Marie Cauchies, Turnhout (Brepols) 2016, 600 p., nombr. ill. en coul. et en n/b (Burgundica, 24), ISBN 978-2-503-56483-8, EUR 95,00. , in: Francia-Recensio 2018/3, Mittelalter – Moyen Âge (500–1500), DOI: https://doi.org/10.11588/frrec.2018.3.51759