Ce volume termine une entreprise commencée vers 1975 : la révision des »Regesta« de Böhmer pour le règne de Frédéric Barberousse, qui a donné lieu à la publication, depuis 1980, de quatre volumes de regestes qui nous permettent de suivre, presque au jour le jour, l’itinéraire et l’activité de l’un des plus importants souverains du Moyen Âge occidental. Nul doute que les utilisateurs de cet épais volume consulteront surtout les 45 pages de suppléments et corrections aux volumes parus, et plus encore les près de 500 pages d’index des noms propres (on trouvera aussi une concordance avec les »Regesta« de Stumpf-Brentano et avec l’édition des diplômes de Frédéric dans les MGH) et les références bibliographiques complètes de l’ensemble des ouvrages cités dans les cinq volumes. Mais sur ce point le recenseur ne peut pas dire grand-chose, si ce n’est exprimer son admiration autant pour la qualité du travail effectué que pour l’incroyable diversité de l’index, qui montre bien justement que Frédéric fut un souverain d’une importance exceptionnelle.

Le recenseur sera donc davantage intéressé par l’introduction, parfois autobiographique (ce qui est exceptionnel dans le genre textuel assez aride qu’est l’introduction à un ouvrage d’érudition), due à Ferdinand Opll. Celui-ci, il est vrai, a participé à l’entreprise dès ses débuts, alors que lui-même était un jeune diplômé, et aura consacré une part non négligeable de sa carrière professionnelle à la publication des regestes de Frédéric Barberousse.

Le récit de plus de 40 ans de travail sur les regestes est l’occasion de rappeler l’évolution des principes, et plus encore des techniques, en particulier le basculement, progressif, vers le numérique, qui permet notamment l’abandon des milliers de fiches cartonnées format A7 qui servaient à l’élaboration d’un index. Le travail d’élaboration d’un index fait d’ailleurs l’objet d’une longue présentation par l’auteur. À juste titre, tant ce travail est essentiel pour une bonne utilisation des textes ou des regestes. L’auteur y rend hommage d’ailleurs à Google ou Wikipedia, qui permettent de résoudre bien des cas difficiles. Surtout, il insiste en filigrane sur la nécessite de s’acharner à multiplier les méthodes, les outils, pour faire de l’index un instrument très complet, et donc très utile.

Et finalement, cela rend bien compte du travail, en général, des »Regesta Imperii«. Un travail de bénédictin, un peu obscur, que l’on fait avec abnégation dans la glaise des textes, mais qui rend d’immenses services à de nombreux chercheurs et chercheuses.

Zitationsempfehlung/Pour citer cet article:

Benoît-Michel Tock, Rezension von/compte rendu de: J. F. Böhmer, Regesta Imperii. IV. Ältere Staufer, 2. Abt.: Die Regesten des Kaiserreiches unter Friedrich I. 1152 (1122)–1190, 5. Lfg.: Einleitung und Nachwort, Nachträge zu den Lieferungen 1–4, Bibliographie, Abkürzungs- und Siglenverzeichnis, Namenregister, Konkordanztafeln. Neubearbeitet von Ferdinand Opll, Köln, Weimar, Wien (Böhlau) 2018, 724 S., ISBN 2978-3-205-23245-2, EUR 110., in: Francia-Recensio 2019/3, Mittelalter – Moyen Âge (500–1500), DOI: https://doi.org/10.11588/frrec.2019.3.66316