Legionäre, Frauen, Militärfamilien. Untersuchungen zur Bevölkerungsstruktur und Bevölkerungsentwicklung in den Grenzprovinzen des Imperium Romanum

Résumé

Les déplacements de troupes en relation avec l'occupation et l'implantation de garnisons dans les provinces de Germanie et de Rhétie ont fait l'objet de nombreuses évolutions. L'afflux de personnes étrangères à la région dans le cadre d'obligations de service ou d'intérêts économiques amène, en plus des régiments et de leur administration, leurs dépendants civils, familles et apparentés ainsi que des esclaves, ceci transforme les zones frontalières en »pays d'immigration«. Les troupes et leur suite »para-civile« sont les catalyseurs de processus d'évolution démographique, les facteurs de la mise en place d'une structure de population spécifique et d'une nouvelle formation démographique au sein des provinces frontalières. La reformulation de la question de la provenance des légionnaires dans ces provinces frontalières et l'étude des données épigraphiques disponibles montre que les solutions dogmatiques et les schémas généraux ne correspondent pas à la réalité des recrutements. Ceci concerne particulièrement le recrutement de populations locales voire de conscriptions au sein de certains régiments spécifiques. Parmi les régiments d'une province militaire, certains semblent avoir eu des méthodes de recrutement spécifiques. L'une des questions importantes à se sujet concerne la vie de la communauté autour des militaires, au-delà des familles de soldats. Malgré une interdiction du mariage pour les soldats en exercice, qui existe depuis Auguste et reste en vigueur jusqu'à son abrogation pas Septime Sévère, les familles de soldats et dans une situation de quasi- mariage existent dans les régions du Limès dès la période impériale. Une grande partie des femmes de militaire proviennent des alentours du camp, de la province d'origine du soldat ou encore de provinces dans lesquelles il a servi auparavant. Il existe une relation étroite entre le recrutement, les migrations internes et la mobilité d'une partie de la population au sein de l'Empire. Les données épigraphiques des familles de militaires sont le miroir du statut et de la représentation que ces familles avaient d'elles-même; elles permettent de jeter un ?il sur les valeurs sociétales et les normes collectives. Il apparaît clairement que, au sein de ces provinces frontalières, une relation complexe et étroite entre le monde militaire et la société civile a existé sous forme d'un réseau d'attaches et d'interdépendances. Les familles de militaires étaient un segment de la société qui a été décisif dans le l'émergence et la transformation des »provinces militaires«.