Les éléments nord-européens du groupe de Dębczyno du Bas-Empire romain

Résumé

Cet article est consacré aux éléments culturels nord-européens que l’on retrouve isolés dans les phases C1b- C2 du groupe dit de Dębczyno. La distribution de certaines variantes de fibules à porte-ardillon élevé et des
torques à fermeture piriforme indiquent qu’il y a eu des contacts entre des individus de la population nordeuropéenne, spécialement de Bornholm, et les habitants de Poméranie antérieure et postérieure. Pour le groupe de Dębczyno, on en trouve des traces surtout dans les riches mobiliers  funéraires qui peuvent être rattachés à des élites locales. Les territoires, où le groupe de Dębczyno apparaît progressivement dès la phase C1b, étant réoccupés après le départ de la population de la culture de Wielbark, il n’est pas exclu que la population de Bornholm – et certains membres des élites – ait participé, au moins partiellement, à la première étape de recolonisation. Les éléments caractéristiques de Bornholm ne s’expliquent pas seulement par l’exogamie (le modèle familial patrilocal admis généralement pour les sociétés «germaniques»), car les inventaires funéraires de «type Bornholm» identifiés dans le groupe de Dębczyno proviennent à la fois de tombes masculines et féminines. L’autoreprésentation typique des élites de Bornholm s’est adaptée,
développée et transformée sur le territoire du groupe de Dębczyno. Certains éléments de parure «de Bornholm » transformés – les variantes de torques à fermeture piriforme – furent vite intégrés à l’éventail des formes liées aux cultures germaniques de l’Elbe. Ceci est peut-être lié à l’intégration rapide de la Poméranie antérieure et postérieure à la zone d’influence de la culture germanique de l’Elbe, qui s’expliquerait en partie par une migration des nouvelles populations.