Études sur la densité démographique et la migration en Germanie supérieure et Rhétie. Un aperçu basé sur une sélection de nécropoles

Résumé

La population de l’Allemagne romaine se concentrait dans les coloniae, les camps légionnaires et les castra frontaliers. Le déplacement répété de la frontière de l’Empire romain a déclenché au cours du temps plusieurs mouvements d’une grande partie de la population. Un aperçu de nécropoles connues des vici, capitales de civitates et canabae révèle l’ampleur particulière de ces mouvements de population interprétés comme une migration de masse. En de nombreux anciens lieux frontaliers, le déplacement des castra s’accompagne d’une réduction des tombes datables à 0–8 % de l’occupation précédente. Aux nouvelles frontières, ces nombres explosent pour atteindre plusieurs centaines qui connaîtront une tendance inverse dans l’Antiquité tardive. Les estimations démographiques se basaient jusqu’ici sur l’idée que l’occupation des agglomérations restait stable. L’importance de la migration vers la frontière permet de proposer une population moins élevée dans les vici, chefs-lieux des civitates et canabae à l’apogée du 2e siècle ap. J.-C.