Gedanken zu den kaiserzeitlichen Grabhügeln der Nordwestprovinzen
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URN:
http://nbn-resolving.de/urn:nbn:de:bsz:16-berrgk-444300 (PDF (Deutsch))
Résumé
Le rite funéraire des tumuli à la fin de l’âge du Fer et à l’époque romaine dans le Nord-Est de la Gaule et en Bretagne est un phénomène qui révèle les mécanismes et l’évolution d’une mutation culturelle que l’on peut résumer par le terme de « romanisation ». L’apparition de tumuli à cette époque caractérise des phases d’une dynamique socio-économique particulièrement intensive et s’observe dans des sociétés dont la culture et la structure amorcent une mutation graduelle sous l’influence de la civilisation méditerranéenne. Ce n’est donc pas l’effet du hasard si le rythme de la présence de tumuli correspond assez bien à d’autres changements, dus à des contacts directs ou indirects avec le Sud, comme par exemple l’émergence de centres proto-urbains ou urbains, ou de nouvelles formes d’organisation économique axées sur les contacts à longue distance et, de manière accrue, sur une production excédentaire. Dès la fin de l’âge du Fer, la renaissance des tumuli est étroitement liée au phénomène des sépultures élitaires, soit aux élites tribales respectives. A l’instar du rite funéraire réservé aux élites, les tumuli restent confinés à la périphérie de la zone d’influence méditerranéenne. Sur le plan chronologique, ils apparaissent pour la première fois dans la symbolique autochtone de prestige en même temps, ou avec un léger décalage, que les importations méridionales, peut-être le signe d’un lien entre les deux phénomènes. Les rites et la tradition funéraire échappent tout d’abord à ces influences et les contacts culturels se manifestent au départ uniquement à travers l’adoption de certains éléments matériels étrangers et leur intégration aux rites et coutumes autochtones. Le tumulus en tant que forme d’un statut social ancrée dans la mémoire culturelle est alors dans ce contexte une forme de monument funéraire basée sur la tradition, sans que sa renaissance n’implique automatiquement certaines lignes de continuité directes depuis le début de l’âge du Fer. Ce n’est que dans un deuxième temps que le processus de l’acculturation influence la culture immatérielle, déclenchant une mutation graduelle des modes de représentation et des croyances, qui se laisse bien restituer à partir des offrandes funéraires et se dessine de plus en plus nettement à travers les sépultures sous tumuli depuis l’époque augustéenne. Le rite funéraire des tumuli reste aussi sous l’Empire un phénomène marginal et sa présence se limite aux régions culturelles frontalières et reste lié à une élite foncière autochtone. L’armée romaine, en tant que moteur culturel et socio-économique, semble avoir joué un rôle important dans l’aspect et la distribution des tumuli. Mais ce sont bien plus la qualité des contacts entretenus par les communautés funéraires avec Rome et leur prospérité économique qui déterminent le type de représentation sociale funéraire et, surtout, leur degré de romanisation. Le pourcentage de tertres ceinturés d’un mur et comprenant une chambre funéraire de type romain augmente progressivement avec le temps et leur distribution reste liée à la périphérie des centres urbains. L’évolution du processus de romanisation divergeant chronologiquement et structurellement dans les différentes provinces et régions, la distribution des tertres de type indigène, ainsi que des tumuli et monuments circulaires de type romain, reflète directement ces différentes conditions socio-économiques. La disparition du rite funéraire des tumuli aux 2e et 3e siècles ap. J.-C. se manifeste toujours au moment où la culture autochtone se font à la culture provinciale romaine et où, ainsi, de nouvelles formes de représentation sociale funéraire prennent de l’importance aux yeux de la population autochtone. Des situations de crise, plus précisément un déclin économique, peuvent également y contribuer. Le tertre, durant toute la période considérée, garde une fonction de symbole identitaire et de prospérité ancrée dans la tradition autochtone, qu’il ne perdra que sous l’influence croissante de la culture romaine et avec le développement de nouveaux codes sémiotiques, devenant ainsi démodé. (Y. G.)Statistiques
Publiée
2018-02-15
Langue
de